Vous avez peut-être déjà vu des films comme Yamakasi ou Banlieue 13. Le point commun de ces films, ce sont ces sportifs qui « volent » de toits en toits, courent sur les murs, font des cabrioles sur les façades des immeubles … Visuellement, c’est impressionnant (mais n’essayez pas de faire la même chose, c’est dangereux). Mirror’s Edge, c’est un peu Yamakasi en jeu vidéo. Tout un programme.
Batgirl sans la cape et les gadgets.
Le scénario de Mirror’s Edge tourne autour de Faith et de sa sœur Kate. Dans une ville quasi aseptisée et contrôlée par des milices privées pour en faire un état limite totalitaire, Faith est un coursier et Kate est un policier. Etre coursier signifie faire transiter des paquets ou courriers en dehors des canaux standards pour échapper aux différents contrôles de l’information. Faith se promène donc de toits en toits pour délivrer ses précieux colis et ainsi apporter sa pierre à la liberté individuelle, ce qui est fortement réprimandé dans son univers. Le petit monde de Faith et de Kate va être chamboulé par la mort d’une personnalité politique connue de nos deux protagonistes et surtout parce qu’on va faire porter le chapeau à Kate. Faith n’aura donc de cesse que de sortir se sœur de ce piège (et accessoirement de survivre) tout en s’accommodant de divers rebondissements, trahisons et autres évènements plus ou moins importants. En lisant ces lignes, vous avez peut-être déjà compris la trame principale voire la finalité du scénario car c’est assez prévisible mais là n’est pas le plus important. Enfilez vos baskets et lancez-vous dans l’aventure … et en passant par la fenêtre c’est encore mieux.
L’important, c’est la rose …
… ou plutôt c’est le rouge. Pourquoi le rouge? Le style graphique de Mirror’s Edge renforce l’aspect aseptisé du scénario. Autant les graphismes sont très corrects pour un jeu next-gen, autant certains aspects sont troublants. Les couleurs dominantes, par exemple, sont le blanc des immeubles (avec quelques teintes de bleu, rouge ou orange), le bleu du ciel et surtout le rouge. Le Rouge permet de mieux visualiser les éléments de décors pouvant être utilisés par Faith comme un tremplin, une porte, une échelle, un câble … Cette couleur représente donc le sens urbain, l’instinct de déplacement de Faith qui la guide au mieux pour effectuer son boulot de coursier. Suivant le niveau de difficulté, ce sens urbain pourra être désactivé. Mirror’s Edge est donc un jeu de plate-forme un peu à part des autres. En premier, il se joue en vue à la première personne comme les FPS. Et si, comme moi, vous jouez de temps en temps aux FPS, vous saurez que tout ce qui concerne les sauts et les déplacements rapides n’a jamais été très bien géré dans quelque FPS que ce soit. Oubliez vos préjugés et prenez vos manettes. Faith est très maniable et se contrôle très efficacement. Sautez d’un toit à l’autre, courez sur un mur, grimpez sur une plate-forme, faites une glissade sous des tuyaux, laisser vous glisser le long d’un câble, faited une roulade ou encore effectuez des mouvements plus acrobatiques. Tout ce qui est humainement faisable est ici possible. En effet, les mouvements sont tous réalistes et je dirais même réalisables par des sportifs bien entraînés.
« Je m’appelle Faith … et vous êtes moi ! » (Spot publicitaire du jeu)
L’immersion, c’est le maître mot dans Mirror’s Edge. Avec la vue à la première personne, on a déjà une bonne impression d’être dans le personnage mais ici, on va encore plus loin. Déjà, l’écran est débarrassé de tout ce qui peut nuire à l’immersion. Pas de barre de vie ou autre indicateur, vous ne verrez à l’écran que ce que Faith est capable de voir. Comment gérer sa vie direz-vous ? Simple : si Faith est en danger, l’écran aura une teinte rougeâtre. Rassurez-vous, Faith se soigne très vite. Une balle dans la jambe ? Pas de soucis : en 10 secondes, c’est oublié. D’accord, cette partie n’est pas vraiment réaliste je le reconnais mais on reste dans un jeu quand même. Continuons sur l’immersion. Faith est agile et rapide, c’est sur. Par contre, contrairement à la plupart des jeux en vue à la première personne, sa vitesse n’est pas au maximum directement. En effet, lorsque vous courrez, vous mettez un peu de temps à atteindre votre vitesse maximale. Hé bien pour Faith, c’est la même chose. C’est important de le savoir car un saut avec et sans élan, ce n’est pas pareil : sans élan on a du mal à atteindre sa cible mais on touche très facilement le sol … quelques dizaines de mètres plus bas. Et lorsque Faith atteins sa vitesse maximale, sa vision périphérique(les bords de l’écran, quoi) devient un peu floue, sa respiration s’accélère. On s’y croit vraiment! Autre chose, lorsque Faith est vraiment bien, enfin je veux dire qu’elle est à fond dans son sens urbain, elle peut atteindre un état de grâce. Cet état de grâce est très important car il permet d’activer un bullet time ou tout est ralenti. C’est très pratique en combat par exemple ou pour effectuer correctement un mouvement acrobatique demandant une bonne synchronisation dans les commandes à effectuer.
Abysse et ciel bleu confondus.
Mirror’s Edge, c’est aussi un sentiment d’immensité. On voit bien la ville depuis le haut des immeubles d’un blanc écrasant et on surprend parfois à se sentir tout petit dans cette ville gigantesque sous cet immense ciel bleu. Et même si vos parcours seront relativement « enclavés », il y a beaucoup de possibilités différentes pour aller d’un point A vers un point B. Même dans certains intérieurs (et oui, tout ne se passe pas que sur les toits), les environnements restent vastes et très ouverts aux possibilités. Ceci est d’autant plus vrai lorsque l’on sort du mode Histoire pour faire des parcours contre la montre ou contre des ghosts mais en ligne par des joueurs (accrochez-vous pour les rattrapez … wouaouch). L’impression d’immensité est souvent renforcée par la musique d’ambiance de Mirror’s Edge. On dirait un mix très zen entre Blare Runner et Abyss avec des morceaux plus rythmés pour les combats. Les fonds sonores et autres bruitages sont vraiment très bons avec un gros point positif pour le thème musical (Still Alive) qui colle très bien au jeu. Concernant les combats, Faith se bat au corps à corps à coup de poing ou de pied et effectue des attaques hautes, basses, glissées ou sautées. Faith peut désarmer ses adversaires (avec de belles animations) pour récupérer leurs armes et s’en servir. Hé oui, Faith peut être une fille très violente. Pour désarmer un adversaire, il faut le frapper à un moment très précis, juste au moment où le dit adversaire va tenter de vous frapper au corps à corps. Théoriquement, on pourrait finir le jeu sans combattre ou tirer sur qui que ce soit … pratiquement, je ne vois pas trop comment faire. Il est quasi nécessaire de « nettoyer » un peu certaines zones avant d’essayer vos acrobaties sous peine de quelques balles dans le dos.
Gare à la chute.
Malgré tout cet étalage de qualités, Mirror’s Edge souffre de quelques lacunes qui lui seront peut-être fatales. Par exemple, le jeu est court, très court même. Comptez plus ou moins 6 heures pour terminer le mode histoire. Les modes courses et contre la montre permettent d’augmenter la durée de vie mais on reste en dessous des standards. Autre point négatif, l’IA des ennemis est souvent très moyenne, ceux-ci se contentant de courir vers vous et, une fois repérée, de rester sur place à tirer sur Faith ... attendant que l’on vienne au contact. Je dis bien « souvent moyenne » car certains ennemis sont par contre beaucoup plus vicieux. Un gros défaut de Mirror‘s Edge vient de sa répétitivité. Pendant la première moitié du jeu, on se retrouve toujours avec les mêmes décours ou presque effectuant le même genre d’action … Si par la suite le jeu devient plus rythmé (courses poursuites, fusillades, …), le joueur risque fort d’être déçu et de stopper sa progression avant d’atteindre les passages vraiment intéressant avec des environnements complètement différents. Un autre problème récurent du mode histoire c’est qu’on se perd parfois. D’accord il y a une possibilité d’orienter Faith vers la direction à prendre pour atteindre le prochain checkpoint mais, dans ce cas, la ligne droite (visuellement) n’est pas la meilleure façon de se repérer. On cherche parfois longtemps avant de comprendre qu’il faut passer au travers d’une vitre ou effectuer un double saut retourné pour atteindre une plate-forme anormalement haute pour continuer. Enfin, le dernier problème vient de la maniabilité. Certains se plaindront qu’elle n’est pas à la hauteur mais moi je vous dirais qu’elle est beaucoup trop bonne. Faith peut sauter au millimètre près … et c’est souvent très dur de bien trouver le bon moment pour effectuer une action. C’est à ce point que l’on finit très souvent sa course ou son saut étalé sur le trottoir quelques dizaines de mètres en contrebas. Une fois que l’on a pris le coup de main, tout va bien mais en attendant, on risque une nouvelle fois de se décourager après avoir raté une douzaine de fois un saut. Heureusement qu’il y a beaucoup de checkpoints qui vous évitent de refaire systématiquement le niveau.
Si seulement …
… ces quelques défauts avaient pu être atténués, Mirror’s Edge aurait vraiment pu être excellent. Il est très bon, c’est certain, mais manque d’un peu de maturité ou d’un je ne sais quoi qui aurait pu faire la différence. Essayez-le et faites vous votre propre avis mais moi, je le trouve quand même suffisamment bon pour y rester accroché pendant un moment.
Genre : Beat'them all 3D | Sous-genre : Aventure |
Jeu de référence (XBOX 360) | Enslaved : Journey to the West (7/10) |
Recherche graphique
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Travail du scénario
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Qualité des contrôles
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Profondeur du gameplay
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Qualité auditive (sons)
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Level-design
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Contenu/durée de vie
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Ambiance
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Appréciation globale
| 8/10 |
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