Successeur d’un vrai phénomène dans le petit monde des FPS, Bioshock Infinite a l’ambition de totalement surclasser son ainé. Mais est-il si aisé de quitter les eaux sombres et dangereuses de Rapture pour aller dans les altitudes vaporeuses de Columbia et, surtout, est-ce que l’histoire et l’ambiance de Bioshock premier du nom auront un écho dans cette version Infinite? Lisez ce qui suit si vous voulez le savoir et découvrir cette utopie volante aux dessous peu flatteurs qu’est Columbia.
Un petit air de déjà vu.
Le jeu commence avec Booker, notre héros, qui se fait amener à un phare avec une mission bien précise «ramener la fille». Dans le phare, un mécanisme l’envoie à Columbia, la fameuse cité dans le ciel. Et voilà, cette intro ressemble à s’y méprendre à celle du premier Bioshock et pour cause, c’est voulu (et expliqué à la fin du jeu). Une fois à Columbia, vous aurez à trouver la fille, Elizabeth, et à la ramener avec vous ce qui est bien plus facile à dire qu’à faire. Surtout que Columbia est une ville où la religion est omniprésente et représentée par le prophète qui dirige tout ce petit monde d’une main de fer. Mais ce n’est pas tout car Columbia est aussi une ville où la différence, surtout de couleur ou de culture, n’est pas ou peu tolérée. Je sais qu’il y a eu tout un débat à la sortie de Bioshock Infinite avec ses messages racistes mais c’est pour moi totalement justifié par l’époque et surtout par l’histoire qui en découle dans le jeu. Pour l’époque, on est juste après la guerre de sécession et d’ailleurs Columbia a fait sécession des Etats Unis et c’est aussi pour cela que l’on se retrouve dans une ville qui sent bon les principes des confédérés. Il faut se rendre compte que Bioshock Infinite essaie de vous envoyer des messages comme rejeter le racisme (justement), l’esclavagisme, le totalitarisme ou l’endoctrinement religieux.
Les nouveautés de gameplay.
Il y a principalement trois nouveautés dans ce Bioshock Infinite et je ne parle pas des vigors qui ne sont finalement que des plasmides à boire. En revanche, le premier gros ajout tourne autour de votre arme de corps à corps qui vous permet de vous envoler sur les rails aériens et d’atterrir sur vos ennemis. En plus d’être efficace au combat, cet accessoire augmente votre mobilité pour peu que vous ayez des rails à proximité. Le second ajout vient de vos pièces d’équipement qui auront toutes une action différente comme enflammer vos adversaires au contact, recharger vos armes, viser mieux … Mais l’ajout majeur qui vaut son pesant de cacahouètes, c’est Elizabeth qui vous suivra partout (ou presque). En plus d’être votre compagnon d’infortune avec qui vous partagez de nombreux états d’âme et en qui vous aurez certainement beaucoup d’empathie, elle vous sera bien utile. Elle a le don de dénicher des munitions, des packs de soin ou de l’argent qu’elle donnera de bon cœur, elle vous aidera à découvrir des objets cachés, elle peut crocheter toutes les serrures et surtout elle peut ouvrir des failles. Via ces failles, elle peut faire venir dans notre monde divers objets comme des caisses d’armes, des abris de fortune, des tourelles automatique et bien d’autres choses. Vous aurez d’ailleurs diablement besoin de ce que ces failles peuvent vous offrir durant des phases de combats acharnés.
Le plaisir de la découverte.
Tout comme le premier Bioshock, le plaisir de la découverte est immense. Et comme l’histoire est un peu compliquée à appréhender, vous devrez bien explorer tout Columbia pour vraiment saisir la portée de vos actions envers votre petit univers. Je ne peux pas trop vous en parler car il y aurait du spoil à tout les coins de rue et j’ai horreur de ça mais comprendre qui est ce couple que vous croisez constamment, quel est votre lien avec Elizabeth, pourquoi tout ce qui se passe est en train de se passer et surtout pourquoi ce qui c’est passé vous influence autant … c’est vraiment un régal. Ce plaisir de la découverte ne prendra fin que lorsque vous aurez terminé le jeu sur un climax bien plus violent pour vos nerfs que celui du premier Bioshock mais malgré tout un peu plus prévisible. Pourtant, le jeu vous réserve bien des surprises. Mais à part tout cela, il y a bien sur des contrôles très corrects, une musique envoutante soutenue par des dialogues très bien réalisés où l’on sent que les acteurs avaient envie de nous offrir quelque chose de convaincant. Mais surtout, ce sont la qualité des graphismes, l’envoutante Columbia voletant parmi les nuages qui tient le haut du pavé au point que vous vous retrouverez souvent à juste admirer le paysage un peu songeur. Et juste à côté, vous avez l’ambiance pesante de la ville, une ville à son apogée mais dont les fondations commencent à s’effondrer. Et tout ça vous emmènera directement pour un bon quatorze heures de si comme moi vous aimez farfouiller un peu partout, autrement comptez une douzaine d’heures. Voilà, comme annoncé par toute la presse, Bioshock Infinite est un très bon jeu exempt de défauts … mmmm …. NON! Je ne peux pas laisser dire ça. Car oui, Bioshock Infinite est un bon jeu mais des défauts, il y en a et attention, je ne peux pas les citer sans spoiler un minimum.
Bon, qu’est-ce qu’on fait? Oh, je sais. Et si on disait du mal?
Je m’excuse d’avance à tous les fans de la première heure mais j’ai remarqué des choses qui m’ont un peu pourri le plaisir de jeu. Le premier a eu lieu après juste quelques minutes de jeu lorsque votre héros perd son arme dans sa fusée lorsque son siège bascule inexplicablement juste pour cette action. Autant ne pas mettre d’arme dès le départ plutôt que de se la jouer « ah, pas d’arme pendant au moins la première heure de jeu j’imagine ». Ensuite, comme dans les autres Bioshock, on peut tout fouiller pour trouver munitions, santé et argent. Si c’était très plausible dans un Rapture où tout le monde cache ses possessions face aux pillards et autres abominations, dans Columbia qui est habitée, sécurisée de façon totalitaire et en proie à une méfiance aveugle face aux nouveaux … non et non. Déjà, pourquoi tout le monde cache de l’argent dans les poubelles, sérieusement? Et puis, on peut fouiller le sac d’une femme ou voler la nourriture qu’un homme dépose à côté de lui sans même que l’intéressé sourcille. Et si on fouillait l’étal d’un marchand pour lui voler des fruits … pas de soucis mon brave, faites comme chez vous. Pour moi, la cohérence envers ce monde que l’on me vendait comme superbement travaillée a volé en éclat dès les premières trente minutes. Et puis, les passages qui sont normalement des zones de stress où il faut se dépêcher sous peine de tout perdre … ben en fait non, aucun problème. Jouer le touriste constamment même sous la pression ne vous coutera rien d’autre que d’engranger plus de bonus. Et puis, c’est nécessaire pour trouver tous les voxophones (enregistreurs) qui sont nécessaire pour bien comprendre les dessous de l’histoire.
Et encore une petite pour la route.
Attention, on entre en pleine zone de spoiler et je vous enjoins à zapper ce passage si vous n’avez jamais joué au jeu. Autre petit grief, les Handyman qui ne sont qu’une version plus rapide des Big Daddy mais ce point ne me dérange pas du tout. Par contre, pourquoi il n’y en que 4 sur tout le jeu? Ils sautent, électrisent les rails et vous balancent même leurs potes mais pourquoi si peu? Allez, plus que quelques griefs et c’est fini. Le suivant vient de la faculté de Booker de ne jamais mourir … d’accord il fallait un équivalent à la vita-chamber mais là on ne comprend pas pourquoi on revit avant la fin et même là, ce n’est pas très clair. Car oui, certaines choses restent assez obscures voire avec une explication qui ne tient simplement pas ou peu la route. D’ailleurs, je me suis souvent dit que j’avais déjà vu ce genre de scènes, que ce soit dans le jeu Singularity (dont vous pouvez lire le test ici) ou dans le film L’effet Papillon. Et puis, le dernier point qui m’a fait friser les moustaches est cette utilisation de rails. Si c’est impressionnant les premières fois, en vrai on a juste droit à un court parcours en cercle et uniquement à quelques passages clés du jeu, pendant les grosses bagarres. Ce système est intéressant mais tellement sous-exploité que finalement on ne l’utilise que peu. Pareil pour les vigors que l’on peut quasiment oublier tout le long du jeu à part pour voler de l’argent aux distributeurs. Même vos ennemis n’en utilisent quasi pas, et juste deux des 3 des 8 vigors existantes. Voilà, j’ai craché tout mon venin mais je reste sur ce que j’ai dit : Bioshock Infinite est un très bon jeu qui mérite allègrement son statut de digne successeur de la légende Bioshock au point de faire un peu d’ombre à son ainé.
Il y a toujours un phare et toujours une ville …
Je sais que j’ai émis quelques réserves (enfin, beaucoup c’est vrai) par rapport à des griefs un peu personnels mais que voulez-vous, je suis un puriste. Mais en toute bonne foi, j’ai quand même adoré ce Bioshock dans les airs avec une bonne histoire, des rebondissements à foison, des décors admirables et son ambiance faussement proprette. C’est vraiment un bon jeu qui vise les sommets mais de là à le qualifier de chef-d’œuvre comme j’ai déjà pu le lire, il y a quand même un pas.
Appreciation globale
8/10
8/10
le game
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