Après les succès de Street Fighter 2 et autres Mortal Kombat, SEGA voulut tenter lui aussi l’aventure du jeu de combat sur sa console de salon, la Megadrive. Le pari est osé vu le niveau de la concurrence de l’époque. Qu’à cela ne tienne, taïaut messire!
Voyage dans le temps.
L’histoire d’Eternal Champions est intéressante : 9 combattants, issus d’époques différentes sont tous morts avant de pouvoir influencer bénéfiquement le sort de l’humanité. Le champion éternel, gardien de la balance des temps, leur propose alors de combattre dans un tournoi entre eux puis contre lui. Le vainqueur gagnera le droit de revenir un instant avant sa mort pour éviter le coup fatal et ainsi changer la face de l’humanité. Pour une fois, on a droit à une vraie histoire pour un jeu de combat, c’est génial. Chacun des combattants a également un historique qui lui est propre toujours relatif à son époque d’origine. Et là, on attaque un point très positif : les personnages. Chaque personnage est totalement différent des autres. Que ce soit dans son apparence, ses animations, sa manière d’être joué … un vrai bonheur. De plus, chaque personnage a une véritable personnalité qui vous fera préférer celui-ci ou celle-là. Franchement, c’est un plus indéniable.
Le choc des générations.
Graphiquement, Eternal Champions tient vraiment la route. Les personnages sont énormes et très bien dessinés, les décors sont vraiment très beau avec beaucoup de détails (j’adore celui de l’Atlantide) et les animations sont très détaillées. SEGA fait vraiment très fort sur ce coup et on apprécie le geste. Chaque décor correspond bien au personnage qui lui est lié et surtout à l’époque qui lui est liée. Vive la préhistoire, le village de la période de l‘Inquisition, la ruelle des années 1930, la jungle du Vietnam, l’entrepôt futuriste et j’en passe. Eternal Champions utilise également un point très agréable : la fatalité de stage. Si on connaissait les quelques fatalités de stages des Mortal Kombat, ici chaque stage a sa fatalité qui lui est propre. Par contre, pour la placer, ce n’est pas très simple. Il faudra projeter son adversaire à l’article de la mort sur un point bien précis du stage. Mais il faut reconnaître que ces fatalités sont vraiment très bien et correspondent très bien au stage. Pour la ruelle des années 1930, une voiture pleine de gangsters (qui passe parfois pendant le combat en arrière plan) s’arrête et les gangsters embarqués mitraillent votre infortuné adversaire. Dans le village médiéval on jette son adversaire sur un bucher. Dans la préhistoire on donne son adversaire en pâture à un dinosaure, etc. Je ne vais pas toutes vous les décrire mais elles sont vraiment bien.
Techniques spéciales en pagaille.
Les attaques spéciales … dans la plupart des jeux de combats, on a 2 ou 3 attaques spéciales par personnage et c’est souvent trop peu. Eternal Champions va mettre tout le monde d’accord à ce niveau. Il y a entre 12 et 27 attaques spéciales différentes par personnages. Les accros de ce genre de techniques seront vraiment aux anges. Chaque attaque spéciale nécessite un minimum d’énergie que l’on peut faire réduire en effectuant des provocations. L’idée est très plaisante mais certains adversaires font vraiment le forcing sur les provocations ce qui est un peu dommage. Dans les points positifs, il y a aussi le mode tournoi qui accepte jusqu’à 32 joueurs (mais il faut 31 potes pour ça) et la salle d’entrainement. Enfin une vraie possibilité de s’essayer aux techniques spéciales, aux différents mouvements et façons de jouer pour chaque personnages. D’ailleurs, cette salle d’entrainement me rappelle un peu la « danger room » des X-Men (si vous connaissez). Les musiques et bruitages ne sont pas en reste et sont tous d’assez bonne qualité (un peu moins pour les voix). Eternal Champions surprend beaucoup par toutes ces qualités.
L’influence Midway ?
Derrière ce titre, je vais vous parler du principal problème d’Eternal Champions : sa difficulté. Déjà, si on perd un combat, on ne recommence pas ce combat. Supposons qu’après 4 combats on se fasse battre, on revient 2 combats en arrière. En extrapolant, un joueur arrivé à l’avant-dernier combat peut avec 3 défaites consécutives se retrouver à tout recommencer. Mais le point le plus énervant pour la difficulté vient du boss : le champion éternel. Et c’est là que le lien se fait avec les jeux Midway qui ont toujours des boss abominablement difficiles à vaincre. Le champion éternel doit être vaincu 5 fois avec une seule barre d’énergie et deux défaites d’affilée vous gratifient d’un Game Over … grrrr. Pourquoi 5 fois me direz-vous ? En fait, après chaque défaite le champion éternel prend le pouvoir d’un des animaux représentés en arrière plan dans son niveau : aigle, requin, tigre et dragon. Sachant qu’avec son pouvoir de base le champion éternel peut se rendre invincible … vous imaginez la suite. Franchement, je trouve ce boss vraiment exagéré. Il n’est pas imbattable mais il vous faudra beaucoup d’essais et comme je vous l’ai dit, 2 défaites = Game Over, ce qui au bout d’un moment va vous lasser du jeu.
Un bel essai.
C’est le cas de le dire : pour un coup d’essai, Eternal Champions est presque un coup de maître. Mélangeant plein de bonnes idées, Eternal Champions aurait pu devenir un très grand jeu s’il avait un peu plus de pêche et surtout un boss moins difficile. Eternal Champions et une très bonne surprise et la suite (ou remake) qui a vu le jour sur Mega-CD lui est encore bien supérieure.
Appréciation globale
7/10
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