3 janvier 2014

DOSSIER : Comment réagir à l'achat d'un mauvais jeu

Mettez-vous en situation : vous êtes là, dans un magasin spécialisé ou une grande surface, face à un jeu qui vous fait envie depuis un moment. Les aperçus de la presse sont assez bons, c’est peut-être même une suite d’une série à succès que vous attendiez avec impatience ou juste un jeu qui a l’air sympa au vu de la jaquette. Que ce jeu soit pour vous ou pour l’offrir, le joueur qui l’aura dans ses mains ne pourra résister longtemps avant de le mettre dans sa console et d’y jouer. Et là, c’est le drame, le jeu se révèle être un mauvais jeu pour plusieures raisons, quelles qu’elles soient. Comment peut-on réagir face à ce cas de figure? Sachant qu’un jeu neuf coute en moyenne entre 50 et 70 euro, vous pouvez vous sentir floués, dégoutés, … Examinons un peu plus en détail comment on peu réagir à cette situation et surtout quelle seront les prochaines étapes.

 




Première étape : L’horrible vérité.

Il ne faut pas se leurrer, ça nous est tout arrivé d’acheter un jeu qui ne nous convient pas. Et là, il y a plusieurs facteurs à prendre en compte car le jeu peut ne pas nous convenir pour 2 raisons majeures : la première est que le jeu ne correspond pas à notre goût en matière de jeu et la seconde est juste que le jeu comporte certains points qui le rendent très mauvais. Si c’est le premier cas, bon et bien ce n’est juste pas de chance car un autre joueur pourrait apprécier largement. Ici, c’est vraiment à l’appréciation du joueur mais normalement, s’il achète lui-même le jeu ce cas de figure n’est pas courant car le joueur se sera renseigné auparavant sur le jeu ou aura regardé la jaquette pour savoir de quoi il retourne. Par exemple, quelqu’un qui ne jure que par les FPS militaires ne va pas aller acheter un Diablo 3 ou un Super Mario. Mais là encore, on n’est pas dans le vrai problème, celui d’un jeu très mauvais. J’ai fait il y a quelques temps un dossier juste pour indiquer les problèmes dans un jeu qui peuvent le pourrir au possible. Et il est un jeu qui peut nous servir ici de cas d’école : Duke Nukem Forever. Ce jeu devait être une tuerie absolue, il était attendu par tous les fans de FPS qui ont connu son illustre prédécesseur, à savoir Duke Nukem 3D. Aussi, il a bénéficié d’une campagne publicitaire conséquente ainsi que de packs collectors assez attrayants. Mais voilà, ce n’est pas un bon jeu. On le remarque directement avant la première heure de jeu et la situation empire au fur et à mesure que l’on avance dans le jeu. Mais je ne veux pas non plus me focaliser sur les jeux récents car le problème existait de façon encore plus prononcée à l’ère des cartouches (8-16 bits) car en ce temps là, seuls quelques magasines spécialisés pouvaient guider le joueur et même comme ça, c’était parfois très limite avec les copinages testeurs/éditeurs qui gonflaient certaines notes. Et comme à cette époque, c’étaient les parents qui achetaient les jeux pour leurs chères têtes blondes, ceux qui recevaient le jeu n’avaient pas le choix car un parent se base sur ce qu’il connait : les schtroumpfs, Tintin, Spirou, les tortues ninjas, … autant de licences qui ont donné des jeux parfois très beaux mais injouables ou horriblement durs. Ce sont ces jeux qui ont vraiment détruit l’enfance de milliers d’enfants et ce n’est pas le Joueur Du Grenier qui me jettera la pierre. C’est bien triste mais le problème est donc autant vrai pour cette génération que pour les générations précédentes.



Deuxième étape : La révélation tardive.

Il arrive aussi que le jeu soit plaisant et mette un peu de temps à démontrer toute l’horreur qu’il renferme. Les jeux de rôle, en général, sont un genre à qui ce type de problème arrive fréquemment. En effet, dans ce genre de jeux il n’est pas rare que le début soit très laborieux à cause de vos faibles capacités. Mais c’est avec l’évolution de votre personnage, l’évolution de l’histoire et la découverte du monde du jeu que tout s’améliore. Mais malheureusement, ce n’est pas toujours le cas. Lorsque l’intrigue devient rocambolesque ou que le farming devient plus important qu’avancer dans l’histoire, le plaisir de jouer s’efface pour être remplacé par une routine plus qu’énervante et sans aucun but viable. Il arrive aussi que le jeu, et là je parle n’importe quel jeu, soit bugé ou contienne des passages à la limite des capacités humaines. La difficulté a très souvent été revue à la baisse dans les jeux de maintenant justement pour ne pas blaser le joueur lambda. Par contre, certains jeux font parfois l’inverse en limitant la réussite à une élite hors d’atteinte d’un humain normalement constitué. Là aussi on parle d’un frein certain à la poursuite d’une aventure. Mais il y a encore pire comme révélation tardive : le jeu qui a une fin tellement pourrie que tout l’intérêt du jeu disparaît dans un nuage de poussière ou encore le jeu qui se finit tellement vite qu’il est honteux qu’il soit mis en vente au prix plein. Pour ce dernier cas, un exemple flagrant est Battleship : The movie qui n’a pas seulement des graphismes antidatés, un gameplay douteux et un intérêt très limité mais surtout qui se termine en deux heures et demi en moyenne. Le joueur qui fait face à un tel jeu va passer de la frustration à la rage en un temps record, prêt à tout pour se débarrasser à jamais du souvenir même d’avoir jouer à une telle bouse vidéo-ludique (enfin … ludique …on se comprend).



Troisième étape : L’ultime décision.

Alors, maintenant que le jeu est là, face à vous et que vous avez la certitude que le jeu est vraiment mauvais … au point de ne plus vouloir y jouer du tout. Quel gâchis, n’est-ce-pas? Alors, que faites vous?
J’ai déjà pu constater plusieurs types de réaction dans ce genre de cas :
- Allez hop, poubelle : c’est très rare mais il arrive que le joueur au paroxysme de la rage balance simplement le jeu à la poubelle après, éventuellement, l’avoir réduit en morceaux à coup de marteau.
- Qu’il soit oublié par tous et à jamais : certains décident de la garder mais de le cacher de la face du monde, de le ranger à un endroit où il deviendra juste un souvenir lointain, un avertissement pour éviter qu’un tel cas ne se reproduise jamais (même si ça arrivera encore). Ce sont surtout les collectionneurs qui réagissent de cette façon car le jeu, même mauvais, va mettre un peu plus de volume à leur collection.
- Allez, on passe à autre chose : c’est l’évolution du cas précédent. Pour oublier le traumatisme du mauvais jeu, certains joueurs des plus fortunés iront à la recherche d’un autre jeu qu’il sauront de source sure être un bon jeu.
- Il est pas cher mon jeu : ici, le joueur va tenter de se débarrasser le plus vite possible du jeu fautif en le revendant (souvent) à vil prix vu qu’il est neuf à un gogo qui n’a pas encore vu un test de ce jeu. Pendant les premiers jours, ça passe très bien, les 3 semaines suivantes, ça passe encore mais c’est tout. Après, il faudra brader son jeu et parfois même les magasins doivent vendre le jeu à un prix incroyablement bas (Duke Nukem Forever à 5 euro au CORA par exemple) et même si le jeu est récent. C’est le marqueur ultime de na nullité reconnue du jeu. La plupart du temps, le jeu finira dans le rayonnage d’un magasin de jeu d’occasion ou encore via des sites de revente comme E-bay, Kapazaa …
- Tu vas voir, ça va te plaire : les plus vils et monstrueux d’entre nous iront jusqu’à prêter, voire offrir, le jeu à une connaissance, souvent de la famille, risquant ainsi de pourrir la vie d’un enfant en bas âge parfois. Ces cruels revanchards n’auront de cesse qu’à faire partager leur souffrance à quelqu’un d’autre. C’est un peu le principe de la grippe : il faut la donner à un autre pour s’en débarrasser.
Quoi qu’il en soit, le joueur sera toujours perdant dans cette histoire et c’est bien triste.



Bonus stage : et si en fait le jeu était bon … mais pas tout de suite.

Avec mon expérience de testeur, je peux vous affirmer qu’il existe nombre de jeux qui semblent pourris de prime abord mais en fait doivent se faire découvrir pour les apprécier pleinement. Qu’ils soient bourrés de bugs, moches ou difficiles d’accès, ils finissent par combler le joueur averti. Deux jeux me viennent directement à l’esprit : Conan et Hunter The Reckoning sur XBOX. Si je n’avais pas du me forcer à les terminer pour en écrire le test, jamais surement je ne les aurais terminé. J’aurais sans nul doute pris une des options de la troisième étape et par la même, j’aurais perdu quelque chose car ces jeux se sont systématiquement avérés très intéressants au final malgré des débuts tortueux. Alors, voici un conseil : même si le jeu vous semble mauvais, mais alors vraiment mauvais, forcez-vous à lui donner une seconde chance au moins jusqu’au tiers du jeu. Vous pourriez alors avoir de très bonnes surprises. Mais si à ce moment le jeu reste désespérément nul, faites en votre deuil (à moins que vous soyez un acharné) et retourné à la troisième étape en maudissant les développeurs et éditeurs de cette bouse.

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